Texte rédigé par le Ministère de la Justice du Québec et l'Association du Jeune Barreau de Montréal
Le présent texte constitue un ouvrage de référence faisant partie intégrante de la "Banque de textes juridiques historiques" du Réseau juridique du Québec.
L'information disponible est à jour à la date de sa rédaction seulement et ne représente pas les changements législatifs et jurisprudentiels en vigueur depuis sa rédaction.
Le ministère de la Justice et l'Association du Jeune Barreau de Montréal sont heureux de vous offrir le Guide des petites créances. Fruit de leur volonté mutuelle de mieux servir le public et de lui faciliter l'accessibilité à la justice, cet ouvrage s'adresse plus particulièrement à ceux qui veulent mieux comprendre le système des petites créances afin d'y agir en connaissance de cause.
AVIS IMPORTANTS Veuillez noter que le 1 janvier 2015, la limite monétaire à la Cour des petites créances est devenue 15 000$ alors qu'auparavant, la limite était 7000$ (et anciennement Pour en connaître plus Tout le système de la Cour des petites créances a été revu avec le nouveau Code de procédure civle de janvier 2016. Une grande partie de ce texte est donc désuet. Marc Gélinas, éditeur, avocat.qc.ca |
NOTE
Le lecteur pourra trouver avantage à savoir que certains
mots, qui apparaissent en italique gras dans le texte, sont
accompagnés d'une définition. On trouvera
la liste de ces mots dans la partie du guide intitulée
Définitions.
TABLE DES MATIÈRES
1. Les conditions pour qu'une cause soit entendue par la cour des petites créances
2. Est-il possible d'obtenir le renvoi d'une cause à la cour des petites créances?
p3. Avant d'engager une poursuite : la mise en demeure
4. Quand faut-il poursuivre? Attention aux délais !
5. La poursuite contre une municipalité: un cas à part
7. Comment intenter une poursuite
8. Les frais d'ouverture de dossier
9. Qui avise la partie adverse?
10. Vous
êtes poursuivi. Que faire ?
11. Les
étapes préliminaires au procès
12. Le procès
13. Le jugement
14. Les frais
15. Quelle est la portée d'un jugement?
16. L'exécution forcée du jugement
17. La rétractation de jugement
LA COUR DES PETITES CRÉANCES La "cour des petites créances" entend des causes où une somme d'argent est en litige. C'est une division de la Cour du Québec où la procédure a été grandement simplifiée et devant laquelle on se présente devant un juge seul et sans avocat. Cela ne vous empêche pas d'en consulter un avant de vous présenter en cour pour connaître vos droits ou pour préparer votre cause.
1. Les conditions pour qu'une cause soit entendue par la cour des petites créances
1.1 Qui peut poursuivre à la cour des petites créances?
Une personne physique, c'est un individu. Toute personne
physique peut, en son nom propre, poursuivre à la
Division des petites créances de la Cour du Québec.
1.2 Qui peut être poursuivi devant la cour des petites créances?
Toute personne qui réside au Québec ou toute
entreprise qui y pos-sède un bureau d'affaires de
même que les municipalités peuvent faire l'objet
d'une poursuite aux petites créances. La personne
poursuivie peut donc être une
personne physique ou une personne morale et s'appelle l'intimé.
1.3 Pour quels motifs peut-on poursuivre devant la cour des petites créances?
Les motifs de poursuite admis par la cour des petites créances
sont principalement le non-respect d'un contrat et les dommages
causés à la per-sonne ou aux biens.
Un contrat est une entente verbale ou écrite en vertu
de laquelle deux parties s'obligent l'une envers l'autre.
Des exemples courants de non-respect de contrat sont des
prêts non remboursés, des marchandises vendues
et livrées mais non payées, des salaires ou
commissions impayés, des services rendus mais non
payés.
1.4 La créance de 3 000 $ ou moins
2. Est-il possible d'obtenir le renvoi d'une cause à la cour des petites créances?
La personne morale qui veut intenter une poursuite
pour une somme de 3 000 $ ou moins et qui comptait plus
de 5 employés pendant les 12 mois précédents
ne peut le faire que devant la Cour du Québec. La
personne poursuivie peut cependant, pour éviter des
frais, demander que sa cause soit renvoyée devant
la Division des petites créances. Il faut en faire
la demande par écrit au greffier du tribunal d'où
vient la poursuite. Pour obtenir ce renvoi, l'intimé
doit démontrer que s'il était lui-même
requérant, il pourrait être en-tendu par la
cour des petites créances et qu'il a une défense
à faire valoir.
L'intimé devra formuler cette demande dans les 10
jours suivant la date de la réception de la poursuite
et payer les frais exigés.
3. Avant d'engager une poursuite: la mise en demeure
Dans un litige, il y a deux parties: le créancier, qui est celui à qui quelqu'un doit quelque chose et le débiteur, qui est celui qui doit quelque chose à quelqu'un. Avant d'engager une poursuite contre un débiteur, il est fortement à conseiller que le créancier lui demande par écrit de remédier au problème dans un délai déterminé; c'est ce qu'on appelle une mise en demeure. Il s'agit d'une lettre envoyée par courrier recommandé avec avis de réception qui avise officiellement le débiteur de ce que le créancier lui reproche.
18 types de mises en demeure professionnelles sont disponibles sur le Réseau juridique du Québec Une de celles-ci rencontrera certainement votre situation particulière. |
(Nom du garagiste) |
|
(Adresse) |
|
Monsieur,
(A) La présente est pour vous informer que, malgré
les réparations que vous avez faites à ma
voiture le (date) , j'éprouve toujours les mêmes
difficultés avec le système d'embrayage.
(B) Je vous mets en demeure de corriger la situation, à
vos frais, dans les (C) dix (10) jours ouvrables suivant
la réception de cette lettre, à défaut
de quoi une poursuite judiciaire sera entre-prise contre
vous sans aucun autre avis ni délai.
(Votre signature)
(Votre adresse et numéro de téléphone)
A: Résumez votre problème.
B: Exprimez vos exigences.
C: Fixez un délai raisonnable selon la nature du
problème à régler.
Si votre débiteur ne donne aucun signe de vie
après la mise en demeure ou s'il refuse d'y répondre,
vous passez à l'étape de la procédure
judiciaire.
18 types de mises en demeure professionnelles sont disponibles sur le Réseau juridique du Québec Une de celles-ci rencontrera certainement votre situation particulière. |
4. Quand faut-il poursuivre? Attention aux délais!
Toutes les poursuites doivent s'exercer dans un délai
déterminé. Le défaut de respecter ce
délai peut vous faire perdre votre droit.
À titre d'exemples:
5. La poursuite contre une municipalité: un cas à part
Lorsqu'il s'agit de dommages matériels, une poursuite
contre une municipalité doit, dans la plupart des cas,
s'exercer dans les 6 mois suivant la date où vous avez
subi le dommage dont elle est responsable. Autre élément
impor-tant, la municipalité doit être avisée
par écrit, généralement dans les 15 jours
suivant l'événement mais parfois plus tôt,
qu'elle vous a causé un dommage et que vous avez l'intention
de demander réparation. Si vous n'envoyez pas cet avis
à la Ville, vous risquez de perdre irrémédiablement
votre droit de poursuite.
En cas de dommages corporels, vous avez 3 ans à compter
de la date où vous avez subi le dommage pour exercer
une poursuite et vous n'êtes pas obligé d'aviser
la municipalité de votre intention de la poursuivre.
Si le dom-mage se manifeste après le moment où
vous l'avez subi ou s'il se manifeste graduellement, le délai
de 3 ans court à partir du moment où il se manifeste
pour la première fois.
Certaines villes, comme Québec, Laval et Montréal,
ont des chartes par-ticulières dans lesquelles sont
énoncées les exigences de chacune quant à
la façon de les poursuivre.
À titre d'exemple, la Charte de la Ville de Montréal
prévoit qu'en cas de réclamation pour dommages
causés à un véhicule, le réclamant
doit faire parvenir à la Ville, par lettre recommandée,
un avis accordant à cette dernière un délai
d'au moins 48 heures pour procéder à l'examen
du véhicule. Si vous débutez des réparations
ou encore vendez le véhicule avant l'expiration de
ce délai, vous perdrez votre droit de poursuite.
Avant de poursuivre une municipalité, vous devriez
vérifier auprès d'un avocat quels sont les délais
qui s'appliquent à votre cas.
Vous pouvez poursuivre:
7. Comment intenter une poursuite
7.1 Définissez les termes de votre réclamation
Votre réclamation,
c'est ce que vous désirez comme solution à votre
problème. Et c'est ce qu'il vous faut déterminer.
7.2 La préparation de la preuve
Un tribunal rend son jugement d'après la preuve qui lui est soumise et c'est vous qui devez faire cette preuve. En vertu de la loi, le juge est tenu d'exiger que vous lui démontriez de la façon la plus complète possible que votre réclamation est fondée. Si vous ne réussissez pas à convaincre le juge que vous avez des motifs légitimes de poursuivre, la partie adverse ne sera pas condamnée. Il est donc essentiel, pour avoir gain de cause, que vous soyez en mesure d'appuyer votre réclamation par des documents ou des témoignages qui prouvent ce que vous affirmez.
Vous ne pouvez pas, pour faire valoir vos droits, rapporter
les paroles que quelqu'un d'autre a dites. Vous devez, pour
faire votre preuve, faire témoigner la personne qui
a effectivement prononcé ces paroles.
Il est préférable de faire une liste des noms
et adresses des témoins qui viendront dire au tribunal
les choses ou les événements qu'ils ont constatés
personnellement: que l'objet fonctionnait correctement auparavant;
la conversation qu'ils ont entendue; s'il s'agissait d'une
entente verbale, que le contrat a vraiment été
conclu, etc.
Il est impossible de remplacer le témoignage de
quelqu'un par sa version écrite des faits.
Si vous exercez une poursuite pour des travaux qui ont été
mal exécutés, il se peut qu'il s'agisse de travaux
d'ordre technique dont l'exécution nécessite
une expertise. Dans ce cas, vous devriez avoir avec vous,
lors du procès, un témoin expert.
Un témoin expert est un spécialiste qui a une
connaissance approfon-die d'un certain domaine. Par exemple,
un plombier peut être témoin expert en matière
de plomberie, un ingénieur, en matière de bâtiment,
etc. Vous devez généralement payer les services
de cet expert qui doit se présenter personnellement
en cour.
Seul un témoin expert pourra prouver la mauvaise qualité
des travaux et ce qu'il en coûtera pour remédier
au problème. C'est aussi le témoin expert qui
sera en mesure de prouver au juge que vos pertes ou vos dommages
ont été causés par celui que vous voulez
poursuivre.
AVIS AUX LECTEURS Le présent texte constitue un ouvrage de référence faisant partie intégrante de la "Banque de textes juridiques historiques" du Réseau juridique du Québec. L'information disponible est à jour à la date de sa rédaction seulement et ne représente pas les changements législatifs et jurisprudentiels en vigueur depuis sa rédaction. |
Une preuve par témoins, c'est
une preuve établie uniquement au moyen de témoignages.
La preuve par témoins n'est cependant pas admise dans
tous les cas. Elle est acceptée dans les circonstances
suivantes:
Vice caché
Vous avez acheté une automobile ou une maison. Peu
de temps après l'achat, vous découvrez que votre
automobile ou votre maison présente un vice caché,
c'est-à-dire une défectuosité que vous
ne pouviez pas déceler lors-que vous l'avez achetée.
Votre preuve
1. Votre contrat d'achat.
2. Le témoignage de l'expert démontrant que
la défectuosité était cachée lors
de l'achat et impossible à déceler lors d'un
examen normal. 3. Si vous avez fait faire des réparations:
7.4 La préparation de la requête
La requête, c'est le document qui constitue votre réclamation aux peti-tes créances. La requête peut être préparée par le greffier des petites créances ou par vous, à votre choix.
7.4.1 Préparation par le greffier des petites créances
Si vous préférez que votre requête
soit rédigée par un greffier, prenez rendez-vous
avec celui du district judiciaire où doit s'exercer
la poursuite afin de vérifier si votre réclamation
est recevable par la Division des petites créances,
c'est-à-dire vérifier si votre cause satisfait
aux conditions d'admissibilité à cette cour.
Lorsque vous vous présentez au greffier, il est important
que vous ayez votre dossier complet et composé de documents
originaux; les photocopies ne sont pas valides.
Il est essentiel que vous conserviez une copie de tous ces
documents afin de pouvoir y référer lorsque
vous serez devant le juge, qui aura vos origi-naux en main.
Vous pourrez les récupérer après le procès.
À
partir de ces documents et des explications que vous lui donnerez,
le greffier remplira votre formulaire de requête. Ensuite
vient le dépôt de la requête:
le greffier vous demandera de faire une affirmation solennelle
et, enfin, de signer. Faire une affirmation solennelle,
c'est le fait pour une personne de confirmer la vérité
d'un fait ou de son témoignage devant une personne,
telle le greffier, habilitée à recevoir cette
confirmation.
Une fois déposée au greffe des petites
créances, votre requête sera enregistrée
et une copie vous en sera acheminée.
7.4.2 Vous préparez vous-même votre requête
Si vous préférez préparer vous-même
votre requête, informez-vous auprès du greffier
du district judiciaire où doit s'exercer la poursuite
quant à la façon de vous procurer un formulaire
de requête. En effet, selon les districts, vous pouvez
obtenir un formulaire en faisant la demande soit par téléphone,
soit par écrit, ou encore en vous rendant en personne
au bureau du greffier.
Pour remplir votre formulaire de requête, vous indiquez,
dans les espaces prévus à cette fin, les noms
des parties, c'est-à-dire votre propre nom, la «partie
requérante», et le nom de votre débiteur,
la «partie intimée», avec les adresses
et les codes postaux. Vous indiquez ensuite la somme que vous
réclamez, vous expliquez les motifs de votre réclamation
et vous signez la requête.
Dans certains cas, vous pouvez réclamer des intérêts
d'un type particulier dont le calcul est plutôt complexe.
À ce sujet, il vaut mieux que vous consultiez un avocat.
Une fois rédigée, votre requête doit être
déposée au greffe des petites créances.
Vous pouvez soit l'apporter vous-même au greffe soit
l'expédier par courrier recommandé.
Si vous déposez votre requête en personne, le
greffier vous deman-dera de
faire une affirmation solennelle et vous fera signer l'affirmation
so-lennelle qui se trouve au bas de votre requête.
Si vous expédiez votre requête par la poste,
vous devez auparavant faire une affirmation solennelle devant
un commissaire à l'assermentation. Sont d'office commissaires
à l'assermentation les avocats, les notaires, les officiers
de justice, les juges de paix, les maires, les greffiers et
les secrétaires-trésoriers des municipalités,
pour n'en nommer que quelques-uns. Il y a aussi des com-missaires
à l'assermentation dans la plupart des établissements
financiers et ce service est généralement gratuit.
Vous signez ensuite l'affirmation solennelle qui se trouve
au bas de votre requête et le commissaire à l'assermentation
la signe à son tour.
Une fois déposée au greffe des petites créances,
votre requête sera enregistrée et une copie vous
en sera acheminée.
7.5 Que faire si le greffier refuse votre réclamation?
Le greffier peut refuser votre réclamation s'il estime qu'elle n'est pas de la compétence des petites créances. Cependant, vous pouvez demander l'aide de ce même greffier pour soumettre une demande de révision de votre cas à un juge.
8. Les frais d'ouverture de dossier
Les frais sont fixés par règlement du gouvernement et peuvent chan-ger de temps à autre. Veuillez vous renseigner auprès du greffier de la cour des petites créances pour connaître le montant des frais. Ils doivent être payés en argent, par mandat-poste ou par chèque visé fait au nom du ministre des Finances du Québec. Les bénéficiaires de l'aide sociale n'ont pas à payer ces frais.
9. Qui avise la partie adverse?
Le greffier se charge de signifier la requête à la partie que vous pour-suivez, par courrier certifié.
10. Vous êtes poursuivi. Que faire?
Vous recevez, de la Division des petites créances,
une requête vous avisant que vous faites l'objet d'une
poursuite. La poursuite peut être exercée directement
contre vous ou par l'intermédiaire d'une personne qui
fait elle-même l'objet d'une poursuite.
Vous faites connaître votre décision quant aux
suites que vous voulez donner à la réclamation
en utilisant la copie de la requête marquée «à
retourner au greffe» que vous devez signer. Les options
suivantes s'offrent à vous:
1. Vous pouvez payer la somme qu'on vous réclame. Il
y a deux façons de le faire.
11. Les étapes préliminaires au procès
Le greffier vous fera parvenir, ainsi qu'à la
partie adverse, un avis de convocation indiquant l'heure et
l'endroit où votre cause sera entendue.
Si vous avez fourni une liste de vos témoins au greffier,
ceux-ci rece-vront aussi une convocation (souvent appelée
«subpoena»). C'est pourquoi il est important d'aviser
le greffier de tout changement d'adresse de vos témoins.
Il est bon de vous assurer personnellement que vos témoins
seront présents aux date et heure fixées pour
la cause, car si vos témoins ne sont pas présents,
vous pourriez avoir de la difficulté à faire
votre preuve devant le juge.
11.2 L'incapacité d'être présent personnellement
Le requérant et l'intimé doivent se présenter
eux-mêmes devant la cour aux date et heure fixées
pour le procès. Cependant, la loi prévoit qu'une
personne qui, pour cause de maladie, d'éloignement
ou pour toute autre cause jugée raisonnable par le
greffier, ne peut se présenter elle-même devant
le tribunal, pourra se faire représenter par un parent
ou un ami.
Si vous vous retrouvez dans une telle situation, vous devez
donner un mandat écrit à votre représentant
dans lequel vous indiquez le nom de ce dernier et exposez
les raisons qui vous empêchent d'agir vous-même.
Votre représentant remettra son mandat au greffier.
Ce mandat ne peut être donné à un avocat
ou à un agent de recouvrement.
Les parties et les témoins doivent se présenter
à la cour à l'heure fixée pour le début
du procès. La ponctualité est essentielle pour
les juges qui doi-vent, chaque jour, s'occuper de plusieurs
causes.
Il est également essentiel d'être convenablement
vêtu lorsque vous vous présentez devant le tribunal.
Vous devriez toujours vous adresser avec respect aux officiers
de justice qui se trouvent dans la salle d'audience, tels
que le greffier et, évidemment, le juge.
Plusieurs causes sont prévues à la même date que la vôtre. Le greffier procède à l'appel de chacune des parties puis leur fait faire une affirmation solennelle. Chaque cause est alors entendue à son tour.
12.3 La nécessité d'être présent
Si l'une des deux parties est absente, le juge peut, entre autres, pren-dre les décisions suivantes. Si c'est le requérant qui est absent, le juge peut rejeter la requête. Si c'est l'intimé qui est absent, le juge peut le condamner sans avoir entendu sa défense.
Une fois avisé par le greffier de la présence
des deux parties, le juge prend connaissance du dossier. Il
examine les pièces qui y sont jointes de même
que la contestation écrite de l'intimé et il
entend la cause.
C'est le juge seul qui dirige les débats, interroge
les témoins, entend les parties et prononce le jugement.
12.5 Le déroulement de l'audience
Le juge demande d'abord au requérant de faire
sa preuve, c'est-à-dire d'expliquer pourquoi il prétend
que l'intimé lui doit quelque chose. À cette
fin, le requérant produit les divers documents et témoignages
pertinents aux faits qu'il veut prouver.
Le juge demande ensuite à l'intimé de faire
sa preuve, c'est-à-dire d'expliquer pourquoi il prétend
ne rien devoir au requérant. À cette fin, l'intimé
produit à son tour les divers documents et témoignages
pertinents aux faits qu'il veut prouver.
Après avoir entendu les parties, le juge peut
soit donner raison au re-quérant en totalité
ou en partie, soit lui donner tort.
Le juge peut rendre jugement séance tenante, c'est-à-dire
verbalement. Il peut aussi prendre la cause en délibéré,
c'est-à-dire rendre son jugement par écrit plus
tard, après étude plus approfondie des preuves
des deux parties.
Généralement, les parties reçoivent un
jugement écrit qui expose les motifs de la décision.
Le jugement règle aussi la question des frais.
Ces frais comprennent les frais d'ouverture de dossier, les
frais de repas et de déplacements des témoins
et ceux des témoins experts auxquels il faut rajouter
la rémunération de ces derniers.
Chaque partie demande au juge que soient payés les
frais de ses té-moins et de ses témoins experts
selon le tarif établi par règlement.
On peut généralement dire que c'est la partie
qui perd sa cause qui se voit condamnée à payer
les frais.
15. Quelle est la portée d'un jugement?
Le jugement de la cour des petites créances est sans appel. Sauf s'il est rendu à l'audience en présence des parties, il est transmis par la poste à cha-cune des parties par le greffier de la cour. Il est exécutoire 20 jours après la date de son prononcé, sauf si le juge en a ordonné autrement.
16. L'exécution forcée du jugement
Une fois les vingt jours écoulés, si la
partie condamnée n'a pas payé ce qu'elle devait,
le créancier peut procéder à l'exécution
forcée du jugement au moyen d'une saisie.
Selon les informations qu'il détient sur son débiteur,
le créancier peut faire saisir à son choix:
17. La rétractation de jugement
Une partie qui a été condamnée sans
avoir eu l'occasion de présenter sa défense
lors du procès peut demander que le jugement soit rétracté,
c'est-à-dire annulé. Pour que cette demande
soit acceptée, il faudra cepen-dant que la partie condamnée
démontre que ce n'est pas par négligence ou
par simple oubli qu'elle n'a pas présenté sa
défense lors du procès. Elle devra prouver qu'elle
a été empêchée de donner suite
à la requête ou de se présen-ter au procès
par fraude, par surprise ou par toute autre cause considérée
acceptable par un juge.
Version du 15 juin 1998
Dernière mise à jour : 13 juin 2002 (limite monétaire)
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