Le Code civil du Québec
Livre
4 - Droit des biens
AVIS AUX LECTEURS
Le présent texte constitue un ouvrage de référence faisant partie intégrante de la
"Banque de textes juridiques historiques" du Réseau juridique du Québec.
L'information disponible est à jour à la date de sa rédaction seulement et
ne représente pas les changements législatifs et jurisprudentiels en vigueur depuis sa rédaction.
Patrice
Vachon, avocat, Fasken Martineau, Montréal 31.
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vue d'ensemble du Code civil du Québec
De façon générale, on dira que le législateur
a repris les principes de l'ancien Code (Code civil du Bas
Canada - C.c.B.-C.). Cependant, certains changements méritent
mention. Ainsi, en ce qui a trait aux quatre formes de démembrements
du droit de propriété, les changements sont
les suivants : d'abord, en matière d'emphytéose,
le principe est élargi puisque celle-ci n'a plus obligatoirement
à résulter d'un bail. L'emphytéose s'établi
maintenant par contrat (i.e. : bail) ou par testament, et
peut désormais être à titre gratuit32.
De plus, les limites minimales et maximales de l'emphytéose,
qui étaient antérieurement de 9 et 99 ans, sont
passées à 10 et 100 ans respectivement33.
Ensuite, le législateur a prévu que la servitude
s'éteint par non-usage pendant une période de
dix ans34. L'usufruit, par ailleurs,
a maintenant une durée maximale de 100 ans35
et peut être converti en rente à la demande de
l'usufruitier qui éprouve des difficultés sérieuses
à remplir ses obligations36.
Finalement, des changements importants ont aussi été
apportés au droit des vues.
En matière de copropriété divise37,
le nouveau Code a introduit la personnalité juridique
de la collectivité des co-propriétaires et a
conféré une nouvelle appellation à ce
regroupement des copropriétaires : le « syndicat
des copropriétaires »38.
On note également en cette matière le retrait
graduel des droits et pouvoirs du promoteur d'un projet immobilier
au bénéfice du syndicat des copropriétaires
au fur et à mesure que les unités seront construites
et vendues.
On observe également la présence de certains
changements importants en ce qui concerne les biens meubles
perdus ou oubliés, les immeubles par destination, certains
aspects du domaine et de la possession et, finalement, l'accession
immobilière artificielle. Les trois changements que
nous avons retenus et que nous désirons porter à
votre attention sont les suivants :
- Les immeubles par destination - Bien que l'expression
« immeuble par destination » ne soit pas reprise
par le nouveau Code, la notion demeure, mais ses règles
sont passablement changées. Par exemple, bien que
l'on devra toujours être en présence d'un bien
meuble par nature (i.e. : une roulotte) et d'un bien immeuble
par nature (i.e. : un terrain), le propriétaire de
l'immeuble n'a plus besoin d'être le même propriétaire
que le propriétaire du bien meuble, ce qui est nouveau
et constitue un changement important39!
Le principe de l'insaisissabilité de cette catégorie
de biens demeure, sous réserve de certaines exceptions.
- Copropriété par indivision - Le Code
comble la lacune antérieure du C.c.B.-C. qui ne contenait
aucune disposition régissant le cas où des
personnes désirent volontairement demeurer dans l'indivision.
Par exemple, de nos jours plusieurs décident, par
souci d'économie d'argent ou autrement, d'acheter
en commun un bien (i.e. : un voilier, une roulotte, etc.),
de l'entretenir et de voir à son opération
: le Code fournit maintenant le cadre légal nécessaire
à ce type de copropriété40.
- Les vues illégales sont légalisées!
- Les vues droites à plus d'un mètre cinquante
(environ cinq pieds) sont maintenant légalisées
: on vient donc régler tous les problèmes
de vues droites illégales comprises entre cinq et
six pieds41. Par ailleurs,
les vues obliques ont été également
entièrement légalisées puisque le législateur
n'en parle plus. Finalement, les vues générées
par un balcon ou un patio se calculent maintenant autrement
: on ne tient plus compte de la grandeur du balcon ou du
patio puisque le calcul de la distance de la vue droite
se calcule à partir du mur de la maison.
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vue d'ensemble du Code civil du Québec
À jour en mars 2000
31. Patrice Vachon est avocat, associé
du cabinet Heenan Blaikie, où il pratique le droit
des affaires. Il est également très actif dans
la communauté juridique, étant professeur et
auteur de plusieurs ouvrages de nature juridique dont un livre
intitulé Une vue d'ensemble du nouveau Code civil
du Québec et de la Loi sur l'application de la réforme
du Code civil et un autre sur les acquisitions d'entreprises
intitulées La vente d'entreprise - Acquisitions
et ventes d'entreprises. Il est fréquemment invité
à donner des conférences, cours, séminaires
et présentations sur le sujet à des organismes,
privés et publics, associations, corporations professionnelles,
contentieux et cabinets de comptables et il est l'auteur de
plusieurs articles d'intérêt. Les présents
commentaires sont personnels à l'auteur et n'engagent
pas Heenan Blaikie.
L'auteur tient à remercier Me Patrick
Ferland pour sa précieuse contribution à la
mise à jour du présent texte.
32. Art. 1195 C.c.Q.
33. Art. 1197 C.c.Q.
34. Art. 1191 C.c.Q.
35. Art. 1123 C.c.Q.
36. Art. 1171 C.c.Q.
37. i.e. : les condominiums.
38. Art. 1039 C.c.Q.
39. Art. 903 C.c.Q.
40. Art. 1012 à 1037 C.c.Q.
41. Art. 993 C.c.Q.
Avis. L'information présentée ici est de nature
générale et est mise à votre disposition
sans garantie aucune notamment au niveau de son exactitude
ou de sa caducité. Cette information ne doit pas être
interprétée comme constituant des conseils juridiques.
Si vous avez besoin de conseils juridiques particuliers, vous
devriez consulter un avocat.
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